Risques liés à l'anesthésie



Prendre-rendez vous

En mai 2007, la SBAR (société Belge d'anesthésie réanimation) a proposé un document destiné aux patients, reprenant des explications concernant les risques liés aux différentes formes d'anesthésie :

Risques de l'anesthésie

Bien que l’anesthésie moderne soit devenue très sûre et que toutes les précautions soient prises, comme pour tout acte médical, des complications peuvent cependant survenir. Il est très difficile de faire la différence entre les risques induits par l’anesthésie, par l’acte chirurgical ou votre état général. Les risques que vous, en tant qu’individu, encourez vont dépendre : 1) de la présence d’autres affections que celle pour laquelle vous allez être opéré 2) des facteurs de risque personnels comme le surpoids et le tabagisme 3) d’une chirurgie compliquée, longue ou pratiquée en urgence

Pour comprendre l’importance d’un risque, vous devez en connaître la fréquence, le degré de gravité et la manière d’y faire face.

Plus l’acte chirurgical et l’anesthésie sont compliqués, plus grand est le risque de désagrément et de complication. C'est le médecin médecin du service d’anesthésie qui vous propose la technique d'anesthésie la plus adaptée à votre intervention chirurgicale et à votre état de santé, ainsi que les alternatives qui existent actuellement. Le médecin du service d'anesthésie dispose de nombreux médicaments pour vous anesthésier. La plupart des médicaments utilisés par les anesthésistes ont une longue histoire, ont été préalablement testés et leur sécurité d'emploi est avérée. Seuls sont utilisés ceux qui ont été attestés par l’autorité compétente.

Effets secondaires et complications des techniques d'anesthésie

Les risques anesthésiques sont définis en terme d’effets secondaires et de complications.

- Les effets secondaires : sont les effets non souhaités d’un médicament ou d’un traitement (par ex : nausées, vomissements, mal à la gorge). Souvent ils peuvent être anticipés mais certains sont parfois inévitables. Pratiquement tous les traitements ont des effets secondaires. Ces désagréments ne durent généralement pas longtemps, certains disparaissent spontanément mais d’autres doivent être traités.

- Les complications sont des événements indésirables et inattendus qui font suite à un traitement, comme une réaction allergique à un médicament.

Le tableau ci dessous vous donnera une idée de la fréquence de ces effets secondaires et complications. Un risque de 1/10 signifie qu’en moyenne il n’arrivera pas à 9 patients sur 10 pas à 9 patients sur 10.

Très fréquents. : 1/10

Fréquents : 1/100

Peu fréquents : 1/1000

Rares : 1/10.000

Très rares : 1/100.000


Liste des effets secondaires et complications

La liste ci-dessous vous donne un aperçu des effets secondaires possibles et de leur fréquence. Elle est divisée en 3 parties (très fréquent à fréquent, peu fréquent, rare à très rare)
Pour chaque complication ou effet secondaire, vous trouverez aussi le type d’anesthésie auquel il se rapporte:

AG : anesthésie générale , ALR : anesthésie locorégionale

Très fréquents à fréquents

  • ​Nausées et vomissements (AG-ALR) : ​Certains types d’interventions ou d’anesthésie provoquent plus de nausées et de vomissements que d'autres. Dans la plupart des cas ces nausées et vomissements peuvent ​être traités ou passent spontanément mais parfois durent de quelques heures à quelques jours
  • Mal à la gorge (AG) : Si vous avez eu une sonde dans votre trachée ou dans votre estomac, cela peut causer des maux de gorge. Cet inconfort disparaît au bout de quelques heures ou quelques jours et peut-être traité en suçant des pastilles contre le mal de gorge.
  • Vertiges et vision trouble (AG-ALR) : L’anesthésie ou la perte de liquides corporels peuvent diminuer votre tension artérielle et vous rendre faible. Une perfusion ou des médicaments sont donnés pour traiter ce désagrément.
  • Frissons (AG-ALR) : Ils peuvent être dus au refroidissement pendant l’intervention, à certains médicaments ou au stress. Vous serez réchauffé très efficacement à l’aide d’une couverture à air chaud.
  • Mal de tête (AG-ALR) : Cela peut être dû à l’anesthésie, l’opération, la perte de liquide ou le stress. Des maux de tête sévères peuvent survenir après une épidurale ou une rachianesthésie. La plupart de ces maux de tête disparaissent après quelques heures mais certains nécessitent un traitement.
  • Démangeaisons (AG-ALR) : C’est un effet secondaire des analgésiques puissants (ex. morphine) mais les démangeaisons peuvent aussi survenir dans le cadre d’une réaction allergique.
  • Douleurs musculaires, articulaires et mal au dos (AG-ALR) : Pendant l’opération, vous restez dans la même position sur une table opératoire un peu dure. Bien que tout soit fait pour votre confort, certains ressentent malgré tout encore quelques douleurs après l'intervention.
  • Douleurs à l’injection de médicaments (AG-ALR) : Certains médicaments peuvent faire mal ou causer une sensation désagréable pendant leur injection.
  • Hématomes douloureux au site d’injection ou de la mise en place de la perfusion (AG-ALR) : Cela peut être causé par l’endommagement de petits vaisseaux sanguins, par le mouvement d’une articulation proche ou par une infection locale mais évolue généralement favorablement sans traitement.
  • Confusion et perte de mémoire (AG-ALR) : Il s’agit d’un problème commun chez les personnes âgées qui ont été opérées. Il est généralement temporaire mais peut durer de quelques jours à quelques semaines.

Peu fréquents

  • Infection pulmonaire (AG) : Les infections pulmonaires surviennent surtout chez les fumeurs et peuvent provoquer des difficultés respiratoires. C’est pourquoi il est si important d’arrêter de fumer avant une intervention.
  • Problèmes urinaires (AG-ALR) : Après certains type d’interventions et après anesthésie régionale (surtout épidurale et rachianesthésie), les hommes peuvent avoir du mal à uriner et les femmes souffrir d’incontinence passagère. Cela se résout généralement spontanément mais parfois la mise en place préventive d’une sonde peut être nécessaire.
  • Dépression respiratoire (AG-ALR) : Certains médicaments peuvent causer un ralentissement respiratoire et/ou une somnolence après l’intervention. C’est un phénomène passager qui sera traité si nécessaire.
  • Dommages causés aux dents, aux lèvres et à la langue (AG) : Ils peuvent se produire lorsque vous serrez fort la mâchoire au moment du réveil de l’anesthésie générale ou si le médecin du service d'anesthésie a éprouvé des difficultés à vous mettre le tube dans la trachée. Cela survient plus fréquemment si vous avez une petite ouverture de bouche ou un mauvais état dentaire.
  • Une exacerbation d’une maladie existante (AG-ALR) : Une affection préexistante (ex maladie du cœur ou des vaisseaux), qui n’était peut-être pas connue avant l ‘intervention, peut s’aggraver ou apparaître pendant ou après l’intervention.
  • Réveil pendant l’intervention (AG) : Le risque que vous deveniez conscient pendant l’intervention dépend surtout de votre état général, du type d’intervention et de la technique d'anesthésie. Si vous pensez que vous avez été conscient pendant une intervention précédente, il faut en avertir le médecin du service d'anesthésie.

Rare et très rare

  • Dommages aux yeux (AG) : Bien que le médecin du service d'anesthésie prenne le plus grand soin à ce que rien ne puisse endommager vos yeux, il arrive qu’une blessure temporaire à la surface de l’œil soit douloureuse et doit être soulagée par une pommade ophtalmique.
  • Réactions allergiques aux médicaments (AG-ALR) : Une réaction allergique sera reconnue et traitée très rapidement. Très rarement des réactions importantes conduisent au décès même chez des patients jeunes. C’est pourquoi il est important que votre anesthésiste connaisse tout au sujet de vos éventuelles allergies et celles de votre famille.
  • Perte de force ou trouble de sensibilité (AG-ALR) : Cela peut être causé par un dommage nerveux avec une aiguille utilisée lors de l’anesthésie locorégionale, par un hématome ou par la compression du nerf pendant une anesthésie générale. La plupart des lésions nerveuses sont transitoires et guérissent d’elles-mêmes.
  • Décès (AG-ALR) : Un décès suite à une anesthésie est très rare et est presque toujours la conséquence d’une conjonction de complications qui surviennent simultanément.

®Société Belge D'Anesthésie Réanimation 2017